Que regarder gratuitement pendant le confinement

Pendant ce confinement, je passe beaucoup de temps à regarder le plafond ou le ciel en pensant au sens de la vie, mais parfois je fais aussi des petites pauses avec mon ordinateur et pas uniquement sur Netflix. Après avoir proposé une petite liste de choses à faire pendant ce confinement, je reviens donc avec des applications plus concrètes de ces idées. Internet est une mine d'or, et pendant ce confinement, de nombreuses plateformes en ligne proposent des accès à prix très réduits voire même gratuit à leurs contenus. Vous commencez à me connaitre, évidemment j'ai fait le tour de toutes ces offres, pour en tirer le meilleur et vous proposez une petite sélection. Je vous propose donc ici une petite sélection de plateformes sympas où regarder films et spectacles gratuitement en ce moment !


Madelen, la VOD par INA

photogramme du film Delphine et Carole, insoumuses
Ce nouveau service proposé par l'INA (mais si, vous savez, les archives de la télé !) est offert pendant trois mois, et coûtera ensuite moins de trois euros par mois. Comme c'est sans engagement, on peut s'abonner maintenant, résilier dans trois mois, et profiter du catalogue gratuitement sans rien payer. La plateforme est vraiment sympa  et propose  aussi bien des documentaires,  quelques films, des concerts mais aussi des captations  de spectacle de  la  Comédie Française  notamment ! Sur la plateforme, j'ai notamment adoré la série Fashion! d'Olivier Nicklaus, qui en trois épisodes d'un peu moins d'une heure retrace toute l'histoire de la mode, des années 80 à nos jours. On peut aussi y voir le film Paris, Texas ou le documentaire Delphine et Carole, insoumuses que j'ai vraiment hâte de voir ! À retrouver par ici

Mes films réconfortants

En cette période un peu difficile, je me suis dit que c'était une bonne idée de vous partager mes films doudous, réconfortants, ceux que je regarde quand le moral est au plus bas et qui me remettent toujours d'aplomb. Personnellement j'essaye de me détendre comme je peux et, c'est sûrement égoïste, de ne pas penser à tout ce qu'il se passe en ce moment car c'est véritablement source d'angoisse pour moi. Alors je m'évade en regardant des films, beaucoup (au moins un par jour, mais souvent plus), dont ceux de cette article qui me rendent toujours heureuse.

Les demoiselles de Rochefort, Jacques Demy 

Catherine Deneuve et Françoise Dorléac dans "Les Demoiselles de Rochefort" © Getty / Sunset Boulevard
Et plus largement tous les films de Jacques Demy, qui sont toujours pour moi d'un grand réconfort. Tout y est beau, les couleurs, les chansons, les histoires d'amour. Les films de Jacques Demy sont  synonyme de retour en enfance, et je connais toutes les chansons de Michel Legrand par coeur. Si vous n'avez pas encore vu Les Demoiselles de Rochefort, c'est le moment ou jamais, les chansons vous resteront dans la tête et vous aurez l'esprit occupé pour un bon moment. Et elles mettent de bonne humeur.

Comment s'occuper pendant le confinement ?

Il y a eu d'abord l'annonce de la fermeture des écoles jeudi dernier. Puis, celle de l'interdiction des rassemblements de plus de mille personnes. Puis de cent personnes. Et enfin, la fermeture de tous les commerces non indispensables, signant définitivement le ralentissement de nos mode de vie. Je suis personnellement peu dérangée à l'idée de rester chez moi et de travailler depuis chez moi, car ce mode de travail me convient mieux et me laissera le temps de me consacrer à des activités que j'avais parfois délaissées. Mais je sais à quel point cette perspective est peu réjouissante pour beaucoup, et je me suis donc dit que c'était l'occasion de partager ici quelques idées d'activités pour s'occuper durant les semaines à venir. Le confinement c'est avant tout l'occasion de réapprendre à prendre notre temps, et surtout à le perdre. C'est pouvoir, pour celleux qui ont la chance d'être confiné·e·s à la maison, s'écarter pour un temps des injonctions capitalistes à la productivité pour pouvoir faire ce qu'iels aiment. C'est avoir plus de temps pour soi, chez soi, pour faire ce dont on avait envie mais pas le temps.

La Ménagerie de verre d'Ivo van Hove

Au théâtre de l'Odéon, Ivo van Hove donne naissance à une nouvelle Ménagerie de verre adaptée du texte de Tennessee Williams, avec Isabelle Huppert, Justine Bachelet, Nahuel Perez Biscayart et Cyril  Guei. J'attendais avec beaucoup d'impatience de voir ce qu'il proposerait à partir de ce texte que j'aime tant, et j'ai finalement été assez déçue par cette mise en scène qui semblait manquer de répétitions... Peut-être qu'avec le confinement, ils auront le temps d'y remédier (ahahahah).
Photo de répétition © Jan Versweyveld

L'expérience Sátántangó

La fresque contemplative de Béla Tarr, Sátántangó s'offre une ressortie en salle après une restauration numérique dirigée par le réalisateur lui-même. Le synopsis est très simple, et adapté du roman du même titre de László Krasznahorkai paru en 1985. Dans un village perdu au coeur de la plaine hongroise, les habitants luttent quotidiennement contre le vent et l'incessante pluie d'automne. Dans la ferme collective démantelée et livrée à l'abandon, les complots vont bon train lorsqu'une rumeur annonce le retour de deux hommes passés pour morts. Bouleversés par cette nouvelle, certains habitants y voient l'arrivée d'un messie, d'autres celle de Satan...

Les près de sept heures et demie de film m'avaient un peu fait hésiter, et puis je m'étais souvenue que le cinéma était la meilleur excuse que j'avais pour ne pas réussir brillamment mes études. Bon et puis la carte ugc illimité m'avait aussi rappelé que je n'aurais aucun scrupule à quitter la salle si c'était trop long. Mes amies m'avaient dit "tu fais vraiment n'importe quoi" et elles n'avaient sûrement pas tort. Il n'empêche que Sátántangó fut pour moi une expérience cinématographique difficilement oubliable.

Dark Waters de Todd Haynes

Robert Bilott (Mark Ruffalo) est un avocat spécialisé dans la défense des industries chimiques. Interpellé par un paysan, voisin de sa grand-mère, il va découvrir que la campagne idyllique de son enfance est empoisonnée par une usine du puissant groupe chimique DuPont, premier employeur de la région. Afin de faire éclater la vérité sur la pollution mortelle due aux rejets toxiques de l'usine, il va risquer sa carrière, sa famille, et même sa propre vie... 

Le film est, de par sa forme, très classique. La réalisation ne prend aucun risque, Todd Haynes ne fait aucun écart et donne à voir un film qui n'a que peu d'intérêt formellement car justement trop formel. Il correspond entièrement à ce qu'on attend d'un film enquête, bien que celui-ci soit plutôt considéré comme un biopic. On y suit le parcours de Robert Bilott, incarné par Mark Ruffalo avec une grande justesse, et épaulé par sa femme Sarah, jouée par Anne Hathaway, dont je n'aime décidément pas le jeu, que je trouve toujours trop criard.


Mes jours de gloire de Antoine de Bary

Adrien (Vincent Lacoste) est un Peter Pan des temps modernes. Il a beau approcher la trentaine, il vit encore comme un enfant. Petit, il a connu le succès en tant qu'acteur, mais c'était il y a plus de dix ans et aujourd'hui Adrien n'a plus un sou. Il retourne ainsi vivre chez ses parents et tente de redonner un coup de fouet à sa vie. Entre la possibilité d'une histoire d'amour et celle d'un retour qu'il s'imagine triomphant en tant qu'acteur, le chemin d'Adrien sera semé d'embûches.

Adrien vit ce qui angoisse sûrement la plupart des jeunes qui entrent dans la vie active et se cherchent, c'est-à-dire une vie faite de galères de thunes, d'absence de travail et de râteaux. Sa situation n'est pas sans rappeler les scénarios catastrophes qu'on se fait le soir quand on arrive pas à s'endormir, et le film aide justement à dédramatiser ce qu'on considère, avec beaucoup d'a priori, comme un échec. 

Il aborde avec beaucoup de délicatesse des sujets aussi difficiles que l'échec, la solitude et la dépression, et peut compter sur ses jeunes acteur·rice·s, évidemment Vincent Lacoste mais également Noée Abita, qu'on avait pu découvrir dans Ava en 2017, pour ce faire.