Robert Bilott (Mark Ruffalo) est un avocat spécialisé dans la défense des industries chimiques. Interpellé par un paysan, voisin de sa grand-mère, il va découvrir que la campagne idyllique de son enfance est empoisonnée par une usine du puissant groupe chimique DuPont, premier employeur de la région. Afin de faire éclater la vérité sur la pollution mortelle due aux rejets toxiques de l'usine, il va risquer sa carrière, sa famille, et même sa propre vie...
Le film est, de par sa forme, très classique. La réalisation ne prend aucun risque, Todd Haynes ne fait aucun écart et donne à voir un film qui n'a que peu d'intérêt formellement car justement trop formel. Il correspond entièrement à ce qu'on attend d'un film enquête, bien que celui-ci soit plutôt considéré comme un biopic. On y suit le parcours de Robert Bilott, incarné par Mark Ruffalo avec une grande justesse, et épaulé par sa femme Sarah, jouée par Anne Hathaway, dont je n'aime décidément pas le jeu, que je trouve toujours trop criard.
Robert Bilott est un monsieur tout le monde qui se retrouve confronté à une question qui nous inquiète tous : dois-je défendre les causes que je trouve juste ou celles qui peuvent me rapporter ? Dans un monde où toutes nos actions sont orientées vers le profit, il apparait de plus en plus difficile de choisir de défendre ce qui nous tient à coeur, et cela devient même un véritable acte de résistance.
Robert Bilott est un monsieur tout le monde qui se retrouve confronté à une question qui nous inquiète tous : dois-je défendre les causes que je trouve juste ou celles qui peuvent me rapporter ? Dans un monde où toutes nos actions sont orientées vers le profit, il apparait de plus en plus difficile de choisir de défendre ce qui nous tient à coeur, et cela devient même un véritable acte de résistance.
Dark Waters est d'une efficacité redoutable et ne laisse pas une seule fois le spectateur reprendre son souffle durant les quelques deux heures de film qui passent alors à toute vitesse, et durant lesquelles on ne peut qu'attendre de mesurer toute l'ampleur de cette affaire dramatique. Le rythme du film est parfait et c'est ce qui permet aux spectateur·rice·s de se plonger dans une affaire qui a fait scandale il y a quelques années.
L'intérêt du film réside donc moins dans sa réalisation et son aspect formel que dans l'affaire qu'il met en lumière. Le drame qui se déroule est celui d'une société où même en ayant connaissance de la vérité il n'est plus possible de protéger celleux qui sont menacé·e·s car ce pouvoir est entre les mains des puissants qui sont l'origine du danger.
C'est donc un drame écologique comme on devrait bientôt en retrouver partout au cinéma et en littérature car la fiction est le domaine parfait pour se faire l'écho de l'indignation ressentie face aux abus des pouvoirs privés.
Dark Waters, réalisé par Todd Haynes, avec Mark Ruffalo, Anne Hathaway et Tim Robbins, en salles depuis le 26 février 2020.
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